Pourquoi l’arctique, d’abord ?

Ma passion pour les choses arctiques remontent à l’enfance, même si je dois confesser en préambule que par arctique, je veux en fait parler d’une sorte d’eldorado tout blanc qui m’a toujours fait rêver. En fait, je ne connais pas grand chose de ce faux continent, cette mer de glace, si ce n’est un peu plus que la moyenne sur les vignettes et les clichés qui abondent sur la question. Mais l’arctique m’a toujours fait rêver, de son nom à son univers, c’est comme une promesse d’aventure, un monde ouvert à la rêverie et à la contemplation, un monde à la fois immense, silencieux, vierge et indompté.

Avec le temps, le hasard s’en est mêlé et à rajouté quelques stratégiques raisons. La première, la chanson « Paradis Blanc » de Michel Berger, belle ode à la fin et au renouveau, empruntant au rêve à la mélancolie, qui a paradoxalement illustré les pulsions fantasmatiques précédemment évoquées. Ça m’a fait du bien à l’époque de savoir que je n’étais pas le seul à rêver de banquise et de froid polaire ! Ensuite, des héros de BD comme le sieur Isaac de Kraken, général de l’Arctique. Le « blanc » qui n’est pas une couleur, mais que j’adore, symbole de pureté et de surtout de lumière. Les aurores boréales, qui demeurent un des plus beaux phénomènes célestes sur notre bonne vieille terre. La faune polaire, avec ses ours, ses isatis, ses pingouins et ses narvals… Et ça remonte à loin cette obsession, mon premier site, Isaackingdom, entièrement en flash, présentait d’ailleurs le fameux Isaac évoqué plus haut, revenir en arctique pour dénicher une grotte mystérieuse, à flanc de montagne, où il découvrait un double malicieux, caricature du Chat de cheshire de Disney. Je m’étais amusé à faire un parallèle avec l’oeuvre de Camus (nom homonyme à celui du maître d’Isaac), « le mythe de Sisyphe », évoquant l’absurde… Souvenirs, souvenirs, c’était en… 2000 !

Donc, l’arctique me hante, et je continue d’en rêver, des années après. J’aurais pu rêver du Sahara ou de l’Everest, mais j’aime pas avoir chaud et j’ai horreur du manque d’oxygène. Arcticdreamer, c’est le mot clé anglophone bien pratique, car reveurdelarctique.fr ça faisait de suite un poil moins fluide ; la langue de Shakespeare, pour certaines choses, demeure la plus chantante, mieux adaptée à la création de stratégiques chimères sémantiques. Et ce blog, c’est mon petit coin de banquise, mon espace d’expression à ciel ouvert. J’y traine et j’y rêve, j’y considère les choses… à froid. Je m’y exprime, j’y râle ou je m’y extasie, je participe en soliloquant à mon devoir d’expression en tant que citoyen. Il n’est pas fait pour connaitre la gloire, l’arctique n’est pas une zone très peuplée, et les pingouins, en général, ont leurs propres préoccupations. Pas grave, je ne suis pas là pour ça.

Ce blog, c’est aussi, et surtout, une zone d’expérimentation et d’exercice. Mon précédent site personnel, un book en ligne, datait de 2006, et j’avais besoin de replonger un peu dans le code et le pixel. Ce blog est donc voué à se modifier avec le temps, et peut-être qu’il aura dans un futur plus ou moins proche, une vocation délibérément plus utilitaire que l’acte de présence parfaitement gratuit qu’il représente. A l’heure où j’écris ces lignes, l’idée est avant tout d’explorer et de conserver des traces de ces explorations. L’arctique est aussi une belle métaphore du web, espace infini dans lequel on peut facilement se perdre, tomber sur des pingouins ou des ours polaires mal léchés.

Ah oui, et pour finir, c’est finalement très poétique comme nom de site : petite révolte personnelle dans un monde de plus en plus prosaïque !

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